Revue pour Les cinq minutes les plus longues. Jeu pour Nintendo Switch, PC et PlayStation Vita, le jeu vidéo est sorti le 28/07/2016 La version pour PC est sorti sur 13/02/2018 La version pour Nintendo Switch est sorti sur 13/02/2018
Tout amateur de JRPG à l'ancienne le sait: le chemin vers le boss final est ardu, plein de hauts et de bas, d'obstacles et de difficultés. Un parcours parsemé de victoires, d'échecs, de sessions d'entraînement et de broyage, de villes, de villages, de navires et de dirigeables. Tout pour arriver à ce moment fatidique, au boss final. Quoi qu'il en soit, c'est le but de tous les joueurs.
Les cinq minutes les plus longues, titre publié en Occident par NIS America et développé par Nippon Ichi Software (les créateurs de Disgaea) e SYUPRO-DX et sortie le 16 février sur PlayStation Vita et Nintendo Switch en Europe (le 13 février sur PC partout dans le monde), ça déforme tout cela.
Un titre curieux, alors, mais l'idée de base aura-t-elle fonctionné?
Un héros ... oublieux?
Le jeu commence, précisément, à partir du boss final. Nos protagonistes combattent le roi démon quand, tout à coup, le héros, Flash, perd complètement sa mémoire. Il n'aurait certainement pas pu être pire.
Le titre, dans notre cas, est assez emblématique: l'affrontement avec le roi démon se déroulera comme une cinématique et durera 5 minutes et, dans ce laps de temps, Flash devra absolument récupérer tous ses souvenirs pour se battre et vaincre le redoutable patron. Tout cela grâce à l'aide de ses amis et compagnons aventuriers de confiance, Régent, le sorcier noir, Yuzu, la nonne et le trèfle, le magicien blanc. Le groupe de RPG à l'ancienne, en bref.
Le concept semble donc original, quoique simple: le joueur devra retracer toute l'aventure de Flash et de ses compagnons, divisés en souvenirs séparés.
Un jeu de rôle… classique?
Nous arrivons au problème principal des cinq minutes les plus longues. Le jeu, à première vue et inattentif, semble être un RPG pixel art classique, mais ce n'est pas vraiment le cas.
La structure même qui a été donnée au titre ne permet pas de le définir comme tel. Les souvenirs sont, comme déjà mentionné, séparés les uns des autres et complètement déconnectés, sinon, bien sûr, par l'intrigue. Cela signifie qu'un objet de guérison ou une arme acheté dans une mémoire ne sera pas présent dans la suivante.
Chaque fragment confère aux protagonistes un certain niveau d'expérience, un ensemble d'armes et d'armures et une somme précise à dépenser. Tout ce que nous gagnerons plus tard, en battant des monstres et en complétant des donjons, disparaîtra une fois que ce souvenir sera terminé. Cela, d'une part, peut sembler pratique, car vous pouvez dépenser tout ce que vous avez dans le premier magasin que vous trouvez. D'un autre côté, il perd ce charme des jeux de rôle, où acheter une nouvelle épée pour notre héros signifiait dépenser ces quelques sommes durement gagnées et était considéré comme une véritable mise à niveau.
Il n'y a donc aucun sentiment de réussite dans la personnalisation et la croissance d'un personnage. La seule facette qui pourrait satisfaire un minimum le joueur est le niveau de "ReExpérience". En combattant les ennemis et en accomplissant les différentes «Missions», 2 ou 3 tâches secondaires disponibles pour chaque mémoire, le joueur, bien sûr, acquerra de l'expérience, qui augmentera également le niveau de mémoire, ce qui donnera de petites améliorations aux statistiques, permanentes même dans les fragments suivants. Le sentiment d'insatisfaction et de manque de progression demeure cependant.
Une histoire en rembobinage
Le gadget utilisé pour créer le scénario peut sembler assez banal - et c'est effectivement le cas - mais dans The Longest Five Minutes, cela a plutôt bien fonctionné. Même si le charme de revivre une histoire «au contraire» disparaît après les 4 ou 5 premiers souvenirs, avoir quelque chose de différent et de plus particulier entre les mains pourrait satisfaire et divertir même les plus habitués aux jeux de rôle. Bien sûr, l'intrigue qui est alors esquissée est assez basique: un monde bouleversé par des démons dans lequel notre héros doit rétablir la paix, mais le jeu a une particularité très évidente dès le début. Il ne se prend pas au sérieux.
Par exemple, notre magicien noir, Régent, déteste la simple pensée de suivre le chemin dicté par ses parents, qui aimeraient le voir un jour devenir un grand sorcier. Au lieu de cela, il veut devenir le chanteur de rock le plus célèbre de tous les temps. Cette ambiance irrévérencieuse et amusante, combinée aux dialogues sympathiques et intéressants, ne suffit cependant pas à rendre l'histoire moins anodine et nous nous retrouverons, après les premières heures de jeu, à accélérer le rythme.
Le jeu est simple, trop simple. Il n'y a pas eu un seul moment au cours de la course où il a fallu s'arrêter et broyer un peu, également grâce au fait que lors du démarrage d'un nouveau fragment, le niveau des personnages est adapté à celui des ennemis de la zone.
Les OST sont plutôt agréables et font référence aux anciennes gloires de 8 Bit, celles dont s'inspire The Longest Five Minutes, échouant en partie. Cependant, il reste, dans certaines de ses caractéristiques, plutôt agréable.
Finalement, The Longest Five Minutes a partiellement échoué dans son intention. Le désir de recréer un environnement JRPG classique à l'ancienne a échoué en raison de la structure de base disséquée en souvenirs, déconnectés les uns des autres. Le sentiment d'insatisfaction et le manque de progression s'accompagnent d'une intrigue banale et évidente. Le dialogue amusant et un OST agréable ne suffisent pas à élever le titre au-dessus d'une passe complète.
► The Longest Five Minutes est un jeu de type JRPG développé par Nippon Ichi et publié par NIS America pour Nintendo Switch, PC et PlayStation Vita, le jeu vidéo est sorti sur 28/07/2016 La version pour PC est sorti sur 13/02/2018 La version pour Nintendo Switch est sorti sur 13/02/2018