Revue pour Feu bleu. Jeu pour PC, Nintendo Switch, Xbox One, PlayStation 4 et Steam, le jeu vidéo est sorti le 04/02/2021
Jamais comme ces dernières années le panorama du jeu vidéo n'a été enrichi de titres indépendants et jamais comme ces dernières années de petits chefs-d'œuvre de ce genre n'ont été produits. Il semble donc logique que de plus en plus de développeurs s'efforcent de capturer une part de ce marché en expansion, en proposant leur produit sur un budget limité dans l'espoir qu'il les propulse dans l'Olympe des titres indépendants. Aujourd'hui, nous allons analyser l'un de ces nouveaux jeux: parlons de Feu bleu, un titre indépendant qui mêle plateforme, aventure, une pincée de composant RPG qui ne fait jamais de mal et bien sûr beaucoup d'action. Créé par Jeux de graffiti, publié par Studios ROBI et sorti sur Nintendo Switch, PC, Steam, PlayStation 4 et Xbox One, Blue Fire débarque sur consoles et PC à la maison avec son lot d'attentes en remorque.
L'équipe de développement atteindra-t-elle la cible? Nous devons simplement le découvrir ensemble.
Blue Fire est un titre aux nuances noires qui rappelle différentes dynamiques essayant de les combiner avec harmonie. On trouve des composants roguelite, une pincée de metroidvania, des sessions de plateforme, un composant RPG à peine mentionné et beaucoup d'action. Mélanger des éléments aussi différents en mettant en valeur chaque aspect est une tâche difficile et le résultat final nous laisse malheureusement un mauvais goût en bouche. Mais d'abord, contextualisons l'histoire de Blue Fire. Notre protagoniste est essentiellement un cobaye de laboratoire et dès le début, les informations sont trop siphonnées pour construire rapidement un arrière-plan auquel s'attacher. Une fois libéré de l'affaire qui nous contenait, il sera immédiatement confronté à un niveau avec de nombreux accès bloqués et un seul chemin à parcourir - qui servira de tutoriel - afin d'explorer notre lieu de détention.
Au cours de l'aventure, grâce aux PNJ et aux power-ups, notre histoire sera mieux expliquée et il sera donc enfin possible de s'attacher au personnage. Malheureusement, la progression est lente et siroter des informations ne crée pas toujours de suspense: dans Blue Fire cela rend plutôt difficile le processus d'implication que l'aventure mérite.
Passant au gameplay, on retrouve chez le protagoniste des qualités d'agilité surprenantes qui s'amélioreront au fur et à mesure de l'aventure. Immédiatement, nous aurons un tiret, même aérien, et un saut, qui peuvent tous deux être mesurés en appuyant sur le bouton correspondant pendant une période plus ou moins longue. Les commandes précises et un peu d'expérience permettront au protagoniste de se déplacer facilement dans le monde du jeu, riche en tridimensionnalité et imprégné de prises, de sols et de murs évolutifs, exactement comme on pourrait s'y attendre d'un jeu de plateforme 3D. Au fur et à mesure que l'aventure se poursuit, un double saut, un double tiret (extensible avec des éléments d'écran) et la possibilité de courir sur les murs jusqu'au Prince of Persia seront également disponibles.
Ces éléments, s'ils sont bien maîtrisés, permettent de longs voyages aériens aussi agréables que frustrants lorsque l'on commet la moindre erreur. Oui, car Blue Fire ne permet pas les erreurs.
Beaucoup d'éléments à l'écran sont nocifs au toucher, tout comme de nombreuses chutes provoquent une perte d'énergie et cela se traduit - au moins avant d'avoir acquis une certaine maîtrise - par des départs fréquents qui nous conduisent à la limite de la frustration.
La composante roguelite nous fait également perdre de nombreux consommables et devises, que nous ne pouvons récupérer que si nous arrivons indemnes sur le lieu de la mort: Dark Souls enseigne comment cela peut être une source de blasphème et d'irritation.
Quant au combat, le protagoniste de Blue Fire dispose de deux lames jumelles qui, grâce à la pression d'un seul bouton, sonnent immédiatement agréables mais à la longue des combos ennuyeux. Le composant RPG se limite alors uniquement aux power-ups et aux changements d'armes, aux consommables ou aux protections, qui se lassent bientôt. Ne vous méprenez pas, le composant action est sympa, mais toujours le même. Il s'agit d'esquiver, de parer, de frapper, de s'éloigner et de répéter. Nous pensons que donner plus de profondeur à cet aspect aurait pu améliorer le titre.
Comme caractéristiques particulières, nous trouvons les zones d'ombre du vide et les poses. Les premiers sont des zones d'accès, dispersées dans le monde du jeu qui catapultent le protagoniste dans des sections de plates-formes audacieuses (presque toujours aériennes) où vous devrez collecter toutes les lumières pour obtenir le bonus ou la compétence au bout du chemin. Ce serait aussi un gadget amusant si le niveau de difficulté n'était pas toujours aussi calibré vers le haut: vous ne pouvez abaisser le seuil de votre frustration qu'après que la mémoire musculaire de vos mains agit à l'unisson avec vos yeux; jusque-là armez-vous de patience.
Les poses, par contre, peuvent être acquises en dépensant la monnaie du jeu et, si elles sont effectuées sur le bon piédestal, libérer de nouvelles sections de jeu, des bonus et des consommables. Une belle idée mais à notre avis qu'il fallait mieux valoriser peut-être même lui donner une fonction au combat.
En ce qui concerne les graphismes et le son, disons simplement que Blue Fire atteint la suffisance. Bien sûr, gérer un vaste monde qui exploite la tridimensionnalité de cette manière n'est pas facile mais les textures sont trop clairsemées, les motifs trop imprudents et variés et tout s'ennuie bientôt. D'autre part, la conception des ennemis et des boss est précieuse, tous très précis et avec des schémas d'attaque et de mouvement différents et bien gérés par l'IA. Le son est agréable sans jamais être trop invasif.
Blue Fire, est un titre indépendant qui mêle plateformes, aventure, éléments roguelite, RPG et action, mais malheureusement toute cette viande sur le feu donnée par la combinaison de plusieurs ingénieurs se traduit par de nombreuses opportunités manquées et mal réalisées. Blue Fire se révèle donc être un titre agréable mais sans prétention, qui prend du temps à maîtriser puis passe de frustrant à amusant. La seule question qui reste est: voudrez-vous vous entraîner suffisamment pour obtenir ce résultat?
► Blue Fire est un jeu Platform-RPG-Adventure-Indie-Action développé par Graffiti Games et publié par ROBI Studios pour PC, Nintendo Switch, Xbox One, PlayStation 4 et Steam, le jeu vidéo est sorti sur 04/02/2021
